Emmanuel Macron l’avait vaguement évoquée il y a un an et elle se précise en ce quatrième mois de l’année 2024. Le samedi 6 avril, Gabriel Attal a précisé une nouvelle mesure pour chaque patient qui ne se présentera pas à un rendez-vous médical : il devra reverser 5 euros au praticien. Cette somme s’appellerait « la taxe lapin ».
La taxe Lapin
Le syndicat de médecins généralistes MG France a lancé une enquête auprès de ces adhérents en janvier 2024. D’après les premiers résultats, on peut estimer le nombre de rendez-vous qui ne sont pas honorés chez chaque généraliste à 2,5 par semaine. Soit 6 millions de rendez-vous manqués sur 250 millions. Selon Gabriel Attal, le phénomène serait encore plus grand et on compterait entre 10 et 27 millions de consultations manquées.
Suite à ce constat, le premier ministre souhaite mettre en place la Taxe Lapin qui serait effective si le patient ne prévient pas minimum 24 heures en avance. Il serait alors laissé au libre abrite du médecin de réclamer cette taxe Lapin qui lui serait alors entièrement reversée.
Une taxe qui suscite plusieurs débats du côté même des médecins. Certains sont totalement d’accord avec cette idée, trouvant même pour certains que 5 euros, ce n’est pas suffisant alors que d’autres préfèrent mettre en place d’autres systèmes comme un meilleur encadrement des créneaux et des rappels grâce aux SMS ou mails. Certains médecins le jugent même comme étant un nouveau fardeau administratif.
Doctolib refuse la taxe Lapin
Doctolib a marqué son opposition face à la mise en place de la Taxe Lapin. Malgré le fait que la société soit favorable à une mesure empêchant les « lapins » des patients, celle-ci met elle aussi en avant un fardeau administratif pour les soignants et une possible entrave à l’accès aux soins. D’après les informations dont ils disposent, 20% des patients seraient en situation d’illectronisme (il s’agit de la difficulté, voire de l’incapacité, à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques en raison d’un manque ou d’une absence totale de connaissances à propos de leur fonctionnement) et 5% ne posséderaient pas de cartes bancaires. Pour eux, cela n’est donc pas aux plateformes ou aux soignants de gérer cette nouvelle tâche. Ils souhaiteraient plutôt que les soignants le signalent à l’Assurance Maladie pour qu’elle s’occupe de prélever la taxe aux patients.
En février 2023, Doctolib était revenu sur les « lapins » posés aux professionnels médicaux : si, dans l’ensemble, « 4,1% des rendez-vous ne sont pas honorés », ce chiffre descendait à 2,6% pour les masseurs kinésithérapeutes, et montait à 4,5% pour les spécialistes, voire à 6,2% pour les dentistes, soulignait son enquête. « Trois causes sont à l’origine des rendez-vous non honorés : l’oubli du rendez-vous, l’impossibilité de l’annuler et l’incivilité », estimait l’entreprise, s’appuyant sur les résultats d’un sondage mené auprès de 13.000 patients.
Mot de la fin
La taxe Lapin fait encore débat dans le domaine médical. Est-ce que selon vous, c’est la meilleure façon de faire baisser les consultations non honorées ?
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